Perturbateurs endocriniens et troubles féminins

PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques qui perturbent notre système hormonal (thyroïde, hormones sexuelles …) or, ils sont très présents dans notre quotidien : cosmétiques, emballages, alimentation, jouets, meubles …

De nombreuses études ont montré leur toxicité sur la santé, à court-terme (dérèglements hormonaux) comme à long-terme (ils peuvent favoriser cancers, diabète, obésité, malformation chez les enfants… ). On sait maintenant qu’ils peuvent provoquer des effets tout au long de la vie et qu’ils peuvent être transmis de génération en génération. De plus, ils peuvent s’additionner pour former un « effet cocktail » imprévisible et néfaste.

Les personnes les plus vulnérables sont les enfants jusqu’à la fin de la puberté (les 1000 premiers jours sont déterminants), les adultes en âge de concevoir, les femmes enceintes et allaitantes mais en fait, tout le monde est concerné.

Les femmes ayant des troubles endocriniens (hypo ou hyperthyroïdie, SOPK, endométriose, infertilité, cancer hormonodépendant …) ou souhaitant tomber enceintes devraient absolument réduire leur exposition aux perturbateurs endocriniens.

hormones

Comment les perturbateurs endocriniens agissent-ils ?

Ils sont ingérés par voies olfactive, cutanée, alimentaire et sanguine. Ils passent dans le lait maternel. Ils peuvent imiter l’action d’une hormone ou dérégler le mode d’action d’une hormone, en bloquant les récepteurs hormonaux par exemple.

D’après les études, les troubles de fertilité chez la femme (troubles de l’ovulation, troubles de la fertilité, anomalies de l’utérus ou des trompes, endométriose, SOPK …) pourraient en partie résulter d’une exposition aux PE.

Il faut savoir que l’effet n’est pas forcément proportionnel à la dose : pour un même PE, il a été mis en évidence qu’une petite dose peut être beaucoup plus dangereuse qu’une forte dose (la courbe dose-effet n’est pas linéaire). Les normes actuelles basées sur des doses maximales acceptables ne sont pas forcément protectrices et la dose journalière acceptable n’a plus de sens.

L’effet des PE peut être différé par plusieurs mécanismes :

  • Les perturbateurs endocriniens s’accumulent dans le corps tout au long de la vie et sont stockés dans les tissus adipeux. Lors d’un régime amaigrissant, ces polluants vont alors être relargués dans la circulation sanguine permettant aux perturbateurs endocriniens d’interagir.
  • L’exposition répétée à une même substance peut soudainement déclencher des perturbations (effet cumulatif).
  • Les modifications épigénétiques (évolution de l’expression de certains gènes) peuvent prédisposer ou déclencher une maladie de manière différée, voire provoquer des pathologies dans la descendance.

Les principaux groupes de perturbateurs endocriniens sont : Alkylphénols, Bisphénols A et S, Composés perfluorés, Ethers de glycol, Formaldéhydes, Parabènes, PCB, Pesticides, Phénoxyéthanol, phtalates, Polybromes, Triclosan. Ce n’est pas exhaustif.

Où se trouvent ces perturbateurs endocriniens ?

  • ALKYLPHENOLS : emballages en plastique, détergent, lingettes jetables, lessive, cosmétiques.
  • BISPHENOLS : tickets de caisse, emballages alimentaires, récipients en plastique, canettes et conserves, pots de yaourt, films alimentaires, lentilles de contact.
  • PARABENS/TRICLOSAN/PHENOXYETHANOL : cosmétiques, dentifrice, déodorants, produits ménagers, colles, médicaments, lingettes.
  • PCB : aliments gras (poissons, produits laitiers, viandes), adhésifs, matériel informatique, lubrifiants, peintures.
  • COMPOSES PERFLUORES (PFC) : revêtements antiadhésifs type téflon (PFOA), cartons de fast-food, eau de boisson, vêtements imperméables, tissus et tapis.
  • PHTALATES : emballages alimentaires, récipients en plastique, sacs, claviers, crayons de couleur (résine synthétique, vernis), jouets, matériaux en PVC, revêtements de sols et de mur, cosmétiques (parfums, déodorants, vernis à ongles), savons, gélules à libération prolongée, matériel de perfusion, produits d’entretien.
  • PESTICIDES : fruits et légumes (surtout fraises, épinards, tomates, poivrons, pommes de terre, nectarines, pommes, pêches, poires, cerises, raisins, céleris), jardins, cultures environnantes.
  • POLYBROMES : aliments gras, poissons, meubles, équipements électroniques, textiles, tapis, peluches, habitacle auto (retardateurs de flamme).
  • ETHERS DE GLYCOL : peintures, encres, vernis, teintures, colles, adhésifs, détergents, décapants, traitements anticorrosion, nettoyants de vitres, produits pharmaceutiques et cosmétiques, colorations pour cheveux.
  • Il existe aussi les PHYTOESTROGENES présents notamment dans le soja ou certaines huiles essentielles qui vont mimer l’action des œstrogènes en se fixant sur les récepteurs œstrogéniques.

Que faire pour réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens ?

Par précaution, il est souhaitable de diminuer de manière importante son exposition aux perturbateurs endocriniens en modifiant progressivement ses habitudes de vie de consommation.

Commencer par agir au niveau des produits que l’on utilise le plus souvent. Regarder les pictogrammes, lire la liste de composition, choisir des labels de qualité (attention aux allégations marketing, greenwashing).

déséquilibre hormonal

Diminuer le nombre de produits et choisir ceux dont la composition contient un nombre de composés réduit.

1er conseil : se laver souvent les mains (pas qu’en temps de COVID!)

Pour limiter la consommation de pesticides :

  • Privilégiez l’agriculture biologique de saison qui possède des normes plus strictes vis-à-vis de l’utilisation des pesticides.
  • Vous pouvez également laver vos fruits et légumes avec du vinaigre blanc (10cl de vinaigre dans 90cl d’eau pendant 15-20min), du bicarbonate de soude (3 càs dans 10cl de vinaigre blanc et 1L d’eau pendant 30min) ou du gros sel (4 càs dans 1L d’eau pendant 20min).
  • Traitez naturellement vos plantes (purin d’ortie, potasse de cendre …).
  • Evitez d’aérer et d’étendre le linge en extérieur les jours d’épandage.
  • Les pesticides passent dans l’eau de cuisson : privilégiez la cuisson vapeur pour ne pas ingérer l’eau de cuisson.

Au niveau alimentaire :

  • Remplacer les poêles en téflon par de l’acier inoxydable, du fer et éventuellement par de la céramique (bien vérifier la composition au préalable : l’aggloméré peut contenir des colles toxiques). Eviter l’aluminium qui a un lien probable avec des maladies neurodégénératives.
  • Pour votre santé, évitez les plastiques alimentaires n°1 – 3 – 6 – 7, surtout ne pas les faire chauffer. Si vous utilisez un four microondes, transvasez les aliments dans un plat en verre pour les réchauffer.
  • Eviter les produits transformés, les emballages alimentaires. Achetez en vrac en amenant vos emballages en tissu.
  • Utilisez du papier en cire d’abeille pour  éviter le contact du film alimentaire sur les aliments.
  • Attention aux contenants en bambou car les fibres de bambou sont agglomérées (présence de colle) : ne pas les utiliser avec un aliment chaud.

Produits d’hygiène et entretien :

  • Pensez à choisir des cosmétiques avec peu d’ingrédients et un label certifié BIO ! Utilisez davantage de produits naturels comme les huiles végétales, les hydrolats, le savon d’Alep. On devrait pouvoir manger ce qu’on met sur sa peau.
  • Pour les produits ménagers, pensez aux produits naturels ! Vous pouvez réaliser votre propre lessive maison avec du savon de Marseille ou du lierre.
  • Pas besoin de se savonner en permanence sous la douche si on ne fait pas d’activité intense. Une bonne hygiène corporelle ne signifie pas vouloir se débarrasser de toutes les bactéries car elles sont aussi essentielles au bon fonctionnement du corps ! L’eau seule lave aussi.
  • Privilégiez les solutions réutilisables/lavables (lingettes, coton..)
  • Privilégiez les flacons avec une date de péremption courte (cela indique qu’il y a moins de conservateurs) ou produits solides (sans conservateurs car pas d’eau).

Air intérieur :

On sait depuis 2005 que l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur.

  • Privilégiez des peintures écolabellisées A+,
  • Bien aérer le matin et le soir au moins 10 mns,
  • Déballer les meubles neufs dans un endroit ventilé pour les laisser relarguer,
  • Préparer la chambre de bébé plusieurs mois à l’avance (meubles neufs) ou préférez les meubles d’occasion et le troc,
  • Bien aérer et se protéger lors de travaux (peinture, collage…),
  • Eviter les produits de combustion à l’intérieur (bougies, tabac, cheminée sans insert …).

pesticides glyphosate

labels

Labels à utiliser préférentiellement :

polluants

Sources bibliographiques:

Merci aux ateliers de la mutualité française

https://www.leparisien.fr/societe/plastique-apres-le-bisphenol-a-alerte-sur-le-bisphenol-s-17-07-2019-8118846.php#:~:text=Des%20chercheurs%20ont%20%C3%A9tudi%C3%A9%20les,dans%20de%20nombreux%20produits%20plastiques.

https://sud.mutualite.fr/dossiers/perturbateurs-endocriniens-comment-limiter-lexposition-quotidienne/

https://www.cancer-environnement.fr/90-polychlorobiphenyles-pcb.ce.aspx

https://www.1000-premiers-jours.fr/fr/limiter-les-perturbateurs-endocriniens

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